Vendre soi-même sa propriété: séduisant, mais risqué
12 janvier 2024
De peur de verser des honoraires aux courtiers immobiliers, plusieurs particuliers trouvent plus avantageux de vendre leur propriété eux-mêmes. En fait, la notion «pas de courtier, plus d'argent» est, à première vue, séduisante. Mais il y a des risques, met en garde la directrice générale de la Chambre immobilière de Québec (CIQ), Gina Gaudreault, consciente toutefois de prendre le parti de son monde. Un vendeur, par exemple, se gardera de déclarer quelque vice qu'il connaît. «Il y a une fuite qui lui semble petite, il n'en parle pas de peur de ne pas vendre», suppose Mme Gaudreault.
De nos jours, hélas, les gens ne l'entendent pas ainsi quant aux vices cachés. L'acheteur, pour qui la fuite semblera grave, pourrait revenir contre lui. De même, si le vendeur omet d'écrire qu'il partira avec les luminaires, le lave-vaisselle, les tringles-barres des tentures ou les stores, alors que l'acheteur est persuadé du contraire.
Quant à la valeur de la propriété, le vendeur l'établit souvent après une analyse arbitraire, qu'il croit pourtant juste, du marché ou selon la valeur qu'il lui attribue. Après tout, il a mis du cœur, des efforts et de l'argent pour la retaper. Trop chère, elle restera invendue.
«Ou bien, il vend la maison dans le temps de le dire et s'en félicite», imagine Mme Gaudreault. Mais il ne sait peut-être pas que l'acheteur ne voulait pas rater pareille occasion ni un aussi bas prix.
«S'il avait vendu au prix du marché, mais avec l'aide d'un agent qui connaît les comparables dans le secteur, il aurait, pour une transaction sûre et libre du fardeau des visites, payé ses honoraires avec la différence», a déjà dit au Soleil la directrice générale.
Par ailleurs, il est dans l'éthique du corutier d'analyser objectivement le marché, continue-t-elle, tandis que sa manière de faire est régie par l'OACIQ qui relève de l'État.
Trouver le bon courtier
Tous les courtiers ne sont pas également chevronnés, consciencieux, polis et prévenants. Comme trouver le bon? demande Le Soleil.
En s'informant auprès d'amis ou de parents, répond-elle. Autrement, rencontrez celui qui vous intéresse. Exigez un aperçu de ce qu'il entend faire pour vendre votre propriété. Satisfait? Signez le contrat de courtage. Sinon, tournez le regard ailleurs.
Sachez, enfin, qu'il est tenu de travailler avec un formulaire agréé de promesse d'achat, dans lequel tout est prévu. Le vendeur fait ses déclarations de façon transparente. Ce qui, à ces égards, le met à l'abri des poursuites pour vices cachés.
Le courtier, dit-elle enfin, est à une propriété résidentielle ce qu'un maître mécanicien est à une automobile. Les deux savent attacher toutes les ficelles. S'en passer lui paraît hasardeux.
Source Le Soleil Québec
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