Immobilier: c'est l'une des meilleures années
6 juillet 2024
Immobilier: c'est l'une des meilleures années
En 2016, on sentait le marché reprendre après quelques années difficiles. Les ventes grimpaient, mais les hausses de prix demeuraient modestes. Puis, un nouveau resserrement hypothécaire a été annoncé en octobre dernier par le gouvernement canadien.
Beaucoup ont alors cru que la reprise du marché immobilier québécois ne pourrait tenir le coup et que les ventes allaient reculer suite à la réglementation.
Or, surprise pour plusieurs, l’année 2017 sera probablement l’une des meilleures depuis 2012. Les ventes ont bondi et les prix ont augmenté davantage que l’inflation pour l’ensemble du Québec en début d’année.
Pour la période du 1er janvier au 15 juin 2017, 35?151 unifamiliales ont été vendues au Québec, ce qui représente une hausse de 4% relativement à la même période en 2016 selon les données colligées par JLR à partir du Registre foncier du Québec.
La vente médiane a été effectuée au prix de 239?500$, soit 4 % plus cher que l’année précédente. Il s’agit d’une augmentation surpassant largement celles des dernières années puisqu’aucun gain supérieur à 2% n’avait été enregistré depuis 2012.
Fait intéressant: les quelques hausses notées en 2015 et 2016 provenaient principalement des bonnes statistiques de la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal, mais, en 2017, l’amélioration est présente dans plusieurs autres régions du Québec.
Ainsi, en dehors de la RMR de Montréal, le prix médian (191?000$) a bondi de 5% en ce début d’année relativement à la même période en 2016. Les ventes, quant à elles, ont grimpé plus faiblement (+3%).
En ce qui concerne la copropriété, la reprise se fait également sentir, mais cette fois, surtout dans la RMR de Montréal. Dans cette région, les prix de ce type de propriété ont crû de 3% et les ventes de 6%. Cette reprise du marché a permis la hausse des ventes de 5% et du prix médian de 2% dans l’ensemble du Québec, malgré une situation toujours difficile dans plusieurs autres régions.
À l’extérieur de la RMR, le prix et les ventes ont crû de seulement 1%. Pour le prix, il s’agit d’une augmentation inférieure à l’inflation ce qui montre bien le marché plus difficile pour les copropriétés en région.
Les facteurs à surveiller
La bonne tenue du marché immobilier semble principalement attribuable à l’amélioration de l’emploi. En mai 2017, le taux de chômage au Québec était de 6,0% soit un point de pourcentage de moins qu’au cours du même mois en 2016.
Il s’agit du plus bas niveau de chômage depuis plusieurs décennies. Le nombre d’emplois a grimpé de 2% durant la période selon les données de Statistique Canada.
Cela est susceptible d'avoir aidé plusieurs ménages à acquérir une propriété. L’effet de l’augmentation de l’emploi devrait subsister encore pour l'ensemble 2017. Par contre, les salaires, pour l’instant, progressent plutôt faiblement. Néanmoins, on peut espérer que la diminution du taux de chômage ait un impact positif sur les revenus prochainement.
Entre temps, les derniers allégements fiscaux tels que les baisses d’impôt effectuées par le gouvernement fédéral et l’élimination de la contribution santé au Québec ont participé à la hausse du revenu net des Québécois. Ainsi, certains ménages ont pu revoir un peu à la hausse le montant qu’ils désiraient attribuer pour l’achat d’une propriété.
Acheteurs étrangers
S’il y a un sujet qui fait couler beaucoup d’encre en immobilier ces derniers temps, c’est les acheteurs étrangers.
Selon les données colligées par JLR, on comptait 405 acheteurs étrangers d’unifamiliales, de copropriétés et de petits multiplex dans la RMR de Montréal entre janvier et la mi-juin 2017. Un nombre, certes, largement supérieur au 298 comptabilisé à la même période en 2016, mais qui demeure faible en proportion.
Ainsi, les acheteurs étrangers dans la RMR de Montréal représentaient seulement 1,5 % de l’ensemble des acquéreurs en ce début année.
Par conséquent, à part quelques quartiers très ciblés, l’impact des acheteurs étrangers sur le marché immobilier est limité. Néanmoins, il s’agit d’une donnée à surveiller puisqu’on observe une croissance marquée de l'attrait de l'international pour les propriétés québécoises.
Taux d’intérêt
Le vent semble vouloir tourner en ce qui concerne les taux d’intérêt. Après plusieurs années de politique monétaire expansionniste, la remontée du taux directeur apparaît être dans les plans de plus en plus rapprochés de la Banque du Canada.
Qui plus est, le taux directeur américain a déjà commencé à grimper et d’autres hausses sont encore à prévoir cette année. Bref, les augmentations des différents taux d’intérêt se répercuteront rapidement sur les taux préférentiels. Ainsi, les gens ayant des hypothèques à taux variable sont susceptibles de voir leur paiement croître d’ici la fin de l’année.
Somme toute, les taux devraient progresser lentement ce qui permettra au marché immobilier de s’ajuster sans causer de choc négatif important.
Mise en chantier
La reprise du marché immobilier semble avoir encouragé plusieurs promoteurs à commencer de nouveaux projets. Au cours du premier trimestre de 2017, il y a eu 25,1% plus de mise en chantier, tous logements confondus, qu’à la même période l’année dernière. Ainsi, de nouvelles constructions sont érigées afin de répondre à la demande croissante.
Au final, le marché immobilier a bien commencé l’année 2017 et les statistiques devraient rester bonnes pour le reste de l’année. Néanmoins, des hausses futures du taux d’intérêt préférentiel vers la fin de l’année pourraient ralentir un peu la croissance des ventes et des prix dans les derniers mois de 2017 et en 2018.
Pour plus de détails sur l’état du marché immobilier dans votre région, vous pouvez consulter le Radar immobilier de JLR.
Source : Joanie Fontaine | LesAffaires.ca