La saison du déménagement bat son plein. Déjà, le week-end dernier, les rues de la métropole étaient encombrées par des camions de déménagement qui charriaient une quantité impressionnante de marchandises.

Le 1er juillet doit voir culminer cette activité, alors que comme chaque année, des dizaines de milliers de Québécois vont changer d’adresse. Même si les cas problématiques sont relativement rares, il importe tout de moment de prendre des précautions avant de déménager.

1) Prévoir trop tard

Vous déménagez le 1er juillet et vous n’avez pas encore prévu comment vous y parviendrez.

C’est encore possible de réagir mais c’est la recette pour un désastre, selon Réal Coallier, directeur régional du bureau montréalais de l’Office de la protection du consommateur. «Vous allez devoir vous débrouiller avec les services qui sont encore disponibles», souligne-t-il.

Les prix ont tendance à grimper plus on approche de la date du 1er juillet, parfois jusqu’au triple de ce qu’il en coûte normalement pour déménager. Il est possible que vous deviez vous fier à des déménageurs amateurs qui endommageront votre précieuse marchandise ou, pire encore, ne se présenteront pas le jour prévu.

Il est également possible qu’il n’y ait tout simplement plus de camion à louer disponibles. Lise Panneton, la directrice générale du Clan Panneton, une entreprise familiale spécialisée dans le déménagement, souligne que malgré l’ajout d’effectifs par les entreprises de déménagement, il manque toujours de bras pour cette date.

Au Clan Panneton, on affirme afficher complet dès la mi-mars pour les déménagements le 1er juillet. « Dès que les gens décident de ne pas renouveler leur bail, ils nous appellent pour réserver, sans toujours savoir où ils iront», explique Mme Panneton.

Elle compare la date du 1er juillet à la Saint-Valention pour les amoureux. «Vous payez les fleurs pas mal plus cher ce jour-là ! »

2) Faire affaire avec un déménageur méconnu

Vous cherchez à réaliser des économies, et il est tout à fait légitime que vous magasiniez et profitiez de la concurrence.

C’est d’autant plus vrai que l’écart de prix entre les petits déménageurs et les acteurs bien établis de l’industrie est important. Évitez tout de même de tourner les coins trop rond. Dans les petites annonces qui paraissent dans les journaux, les déménageurs qui ne laissent qu’un numéro de téléphone cellulaire sont à proscrire, selon M. Coallier.

De façon plus générale, il faut se méfier des entreprises de déménagement qui n’ont pas d’adresse physique. «Que faites-vous si le déménageur ne se présente pas le jour prévu?» demande M. Coallier. Accepter un simple numéro de téléphone cellulaire comme garantie de service équivaut à un acte de foi.

Si vous avez des biens précieux, il vaut peut-être la peine de payer un peu plus cher pour éviter des problèmes et vous assurer d’un service professionnel. Évitez également de fournir un dépôt en argent si vous n’en recevez pas une confirmation écrite, conseille Mme Panneton.

Luc Lafontaine, pdg de Transports Lacombe, recommande en outre aux clients de bien s’informer sur le service offert. «Des déménageurs annoncent en grosses lettres un tarif de 30$ de l’heure, mais c’est seulement pour le camion!»

3) Chercher à minimiser l’ampleur de son déménagement

Les malentendus entre clients et déménageurs risquent de mener à des augmentations de charge et à des retards. «N’hésitez pas à préciser que vous habitez à un troisième étage et que vous avez deux gros congélateurs à transporter, si c’est le cas », recommande M. Coallier.

M. Lafontaine souligne que plusieurs «extras» peuvent être ajoutés à la facture, si les déménageurs doivent déplacer des biens inhabituels. Plus la description de la tâche à faire sera précise, moins vous aurez de risque de surprise sur le prix final réclamé.

Mme Panneton ajoute que les principaux retards sont occasionnés par les ascenseurs qui limitent le rythme du transport de marchandises. La plupart des déménagements locaux se faisant sur la base d’un tarif horaire, en réservant un espace de stationnement ou un ascenseur, vous pouvez réaliser des économies substantielles.

Assurez-vous aussi d’avoir votre marchandise bien emballée avant l’arrivée des déménageurs. «Beaucoup de gens ont tendance à sous-estimer le temps qu’il faut pour emballer et les déménageurs sont forcés de les aider», note M. Lafontaine.

4) Ne pas prévoir quoi faire en cas de pépin

Malgré toute la bonne volonté de chacun, une erreur est vite arrivée. Informez-vous auprès du déménageur pour savoir s’il possède une assurance s’il endommage vos biens.

Vous pouvez aussi vous renseigner à savoir si votre assurance habitation couvre vos biens durant le déménagement. En cas de pépin, signalez rapidement le problème et prenez des photos.

Si l’entreprise refuse de vous de vous dédommager pour les biens endommagés, faites-lui parvenir une mise en demeure. Dans le pire de cas, il est possible d’engager un recours à la cour des petites créances.

M. Coallier, de l’Office de la protection du consommateur, se fait toutefois rassurant : «Le secteur du déménagement n’est pas problématique en général, ce n’est pas comme celui des télécommunications qui génère énormément de plaintes.»

Sur 4654 dossiers de plaintes ouverts en 2009 à l’Office de la protection du consommateur, seulement 13 concernaient des déménagements.

Source Les Affaires